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La réforme de Bologne

La déclaration de Bologne a été établie en 1999 et signée par 29 pays européens, dont la Suisse. Les buts principaux sont de faciliter la comparaison des diplômes et de développer la mobilité entre pays, en adoptant, entre autres, un système de diplômes comparables basé sur deux cursus (Bachelor, Master). En pratique, cela s'accompagne de la généralisation du système de crédits ECTS et de la promotion de la mobilité pour les étudiants.

En Suisse, la rentrée a de plus été avancée et harmonisée dans toutes les Hautes Ecoles. Bien que ne faisant pas formellement partie de Bologne, le nouveau calendrier vise aussi à faciliter les échanges en se calquant sur le calendrier «européen».

Ce que ça change concrètement: vacances, stages, examens. Avec l'adoption du nouveau calendrier depuis 2007, le semestre d'automne commence désormais mi-septembre et se termine à Noël, sans pause. Le deuxième semestre reprend 8 semaines plus tard, mi-février, et se termine fin mai (2 à 3 semaines plus tôt qu'avant la transition), entrecoupé d'une semaine de vacances à Pâques.

Les vacances
L'avancement du semestre d'automne de cinq semaines n'est que partiellement compensé par celui du semestre d'été (trois semaines), ce qui raccourcit donc les vacances de deux semaines. Les amateurs de sports d'hiver sont cependant satisfaits: ils récupèrent justement ces deux semaines en janvier et en février! Cela dit, la situation est différente d'une institution à l'autre puisque les sessions d'examens varient.

Examens
Les institutions sont en effet libres de choisir leurs périodes d'examens. La pause d'été étant raccourcie, cela a conduit certaines universités à supprimer la session d'automne. Pour compenser, la session d'été est souvent retardée, et les examens sont ainsi répartis entre été et hiver.

Stages et jobs d'été... et l'armée
Le raccourcissement de la pause estivale peut bien sûr poser problème pour trouver un stage ou un petit boulot, car les employeurs préfèrent souvent engager pour une plus longue période. Cela dit, tous les étudiants se trouvent dans la même situation, et cela n'empêche pas fondamentalement de trouver un stage, loin de là. Mais pour ceux qui financent leurs études en travaillant, le problème est bien réel.

Similairement, faire l'école de recrue entre l'obtention de la maturité gymnasiale et le début d'une haute école est maintenant presque impossible. Cela pousse beaucoup d'étudiants à reporter d'une année leur entrée à l'Uni, tout simplement ! Chez les femmes aussi, cette situation augmente, pour des cours de langues à l'étranger, par exemple.

Calendrier «européen»
C'est certainement ce que l'on peut le plus reprocher à cette harmonisation avec les calendriers «européens»: tous nos voisins ne le suivent pas. Exemple frappant : l'Allemagne, qui a maintenu la rentrée en octobre...

Les avis
L'avis des étudiants connaissant les deux systèmes est souvent assez tranché : « des semestres de tarré sans vacances ! «s'exclame une étudiante. C'est en effet le principal problème soulevé à l'EPFL: «nos étudiants ont exprimé il y a quelques mois le souhait d'avoir une semaine de pause - semaine de révisions, vacances - coupant les 14 semaines», confirme Nathalie Pichard, des affaires académiques de l'EPFL. Cela dit, après enquête, les autres universités n'ont pas relevé ce problème, et «cette question devant être résolue au niveau du CRUS (Conférence des Recteurs des Universités Suisses), [...] nous n'avons pas pu aller de l'avant sur cette problématique».

Quant aux vacances: «en été, plus le temps de faire des stages et les examens, ni gagner de l'argent, sans parler de partir en vacances»... Souvent évoqué, ce point n'a cependant pas été soulevé cette année à l'EPFL.

Dans les autres pays européens, «la tendance est désormais un début d'année académique en septembre», excepté en Allemagne, selon l'EPFL. «Nous n'avons cependant pas entendu qu'une harmonisation à l'échelle de l'Europe soit en route, mais ce pourrait être le cas à terme».

Plus facile?
L'uniformisation du calendrier en Suisse est certainement une bonne chose. Cependant, il est moins sûr que le calendrier de référence choisi soit le bon: «c'est plutôt moins bien «commente une étudiante. Cela dit, on comprend la logique d'adaptation à l'Europe pour faciliter la mobilité, bien que celle-ci semble évoluer «indépendamment de la mise en place de ce nouveau calendrier», selon Nathalie Pichard. A espérer qu'après une période d'adaptation, on s'y habituera et on l'appréciera.