Ursula Renold

Directrice de l'Office fédéral de la formation professionnelle et de la technologie

Avec les avancées technologiques, les exigences en terme de compétences sont de plus en plus fortes sur le marché du travail. La formation professionnelle est-elle en bonne position pour relever ces défis?
Un des principaux atouts de notre système de formation professionnelle est sa capacité à évoluer continuellement et à s'adapter aux besoins de la pratique. Les entreprises étant directement impliquées dans la formation professionnelle, elles décident elles-mêmes des compétences requises par le marché du travail. Cette caractéristique s'applique à tous les niveaux: de la formation professionnelle initiale aux hautes écoles spécialisées en passant par la formation professionnelle supérieure. Il va de soi que nous devrons à l'avenir également trouver un nombre suffisant de jeunes à former. Etant donné que les préférences se dessinent très tôt, il est essentiel que les affinités pour la technique soient développées dès l'école primaire.

Aujourd'hui, la formation tout au long de la vie semble s'imposer comme une nécessité. De quoi est-il question dans la loi sur la formation continue actuellement en cours d'élaboration?
En Suisse, le marché de la formation continue est principalement organisé sur une base privée et réglementé dans plusieurs lois spéciales. La nouvelle loi revêtira de ce fait la forme d'une loi-cadre. Elle définit la politique en matière de formation continue sur laquelle se baseront d'autres lois. La responsabilité personnelle en matière d'apprentissage tout au long de la vie est au centre de cette nouvelle législation. Cette dernière doit également offrir à tous les mêmes chances d'accès au domaine de la formation continue. La nouvelle loi visera également l'amélioration de la qualité et de la mobilité.

Vous luttez avec détermination pour l'égalité des chances entre les femmes et les hommes. Constatez-vous des avancées notables dans le paysage de la formation et dans le monde professionnel?
Oui, dans le domaine de la formation professionnelle et des hautes écoles spécialisées, l'égalité des chances entre les femmes et les hommes a toujours été un objectif stratégique de la Confédération. Les résultats obtenus sont réjouissants mais nous devons persévérer dans cette voie. La pénurie de main-d'oeuvre qualifiée doit nous inciter à lutter contre le stéréotype des rôles en encourageant les hommes à se lancer dans les formations des soins et en incitant les femmes à choisir des professions du domaine des sciences naturelles, de l'informatique ou des mathématiques.