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Pour la paix et la sécurité

Carrière dans les organisations internationales

Bien des gens rêvent de travailler pour les Nations Unies ou une autre organisation internationale, ne fut-ce qu’une fois dans leur vie. Mais les postes sont très demandés et le processus de candidature long et difficile. Le présent article se propose donc de montrer comment se préparer au mieux à une carrière dans une organisation internationale.

Les organisations internationales sont des structures regroupant au moins deux États et qui ont pour but de trouver des solutions transnationales à des problèmes globaux et de défendre des intérêts transnationaux. La Suisse est membre d’une centaine d’organisations internationales. Précisément parce qu’elle est un petit pays, il est dans son intérêt que les organisations internationales soient pleinement opérationnelles, car elle ne peut promouvoir ses intérêts extérieurs qu’en liaison avec d’autres États. L’Organisation des Nations Unies (ONU) est la plus grande et la plus connue des organisations internationales. Elle a été fondée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale dans le but de préserver la paix dans le monde. Par ailleurs, elle constitue le seul forum où tous les pays du monde se trouvent représentés: ses décisions bénéficient de ce fait d’une grande adhésion, ce qui fait d’elle une enceinte idéale pour chercher des solutions aux problèmes globaux. De nombreuses autres organisations spécialisées dans un domaine particulier ont été créées dans le cadre de l’ONU et sont étroitement liées à celle-ci (par ex. UNESCO, PNUD, HCR). Les organisations internationales étant très diverses, il est possible d’y traiter presque toutes les questions de portée planétaire, telles que l’environnement, les droits de l’homme et l’aide humanitaire. Certaines d’entre elles œuvrent également dans des domaines comme la biologie moléculaire ou la recherche spatiale. Cette diversité thématique se reflète aussi dans les possibilités d’emploi dans les organisations internationales; en effet, il n’existe pratiquement aucune compétence dont une organisation internationale n’ait besoin.

L’ONU emploie quelque 95 000 personnes à travers le monde, qui travaillent dans les domaines les plus divers et dont à peine un millier sont de nationalité suisse. Il y a trois catégories de personnel à l’ONU: les services généraux [General Service Staff (G)], les professionnels qualifiés [Professionals (P)] et les directeurs [Directors (D)]. Alors que les services généraux recrutent toujours sur place (par ex. collaborateurs spécialisés, personnel de secrétariat, agents de sécurité), les postes relevant de la catégorie P, pour lesquels un diplôme universitaire de niveau master est requis, sont pourvus par voie de concours internationaux ouverts aux ressortissants de tous les États membres. Les candidats doivent justifier d’un nombre déterminé d’années d’expérience professionnelle, qui varie en fonction du niveau du poste: pour un poste de niveau P2 (postes de début de carrière), il faut ainsi posséder 2 à 3 ans d’expérience professionnelle pertinente, pour un P3, pas moins de 5 ans, pour un P4, de 5 à 10 ans, et pour un P5, au moins 10 ans.

Les possibilités d’intégrer un poste au sein d’une organisation internationale dès la sortie des études sont malheureusement moins nombreuses que les domaines d’activités de ces organisations. La concurrence étant très forte, des personnes ayant à leur actif plusieurs années d’expérience professionnelle postulent à l’ONU pour des postes de début de carrière, laissant peu de chances aux candidats sans expérience professionnelle. Pour acquérir l’expérience professionnelle nécessaire, il est recommandé d’effectuer des stages. Mais comme, là encore, la concurrence est rude, ces postes ne sont en général pas rémunérés. Par ailleurs, un autre écueil attend les candidats à un poste au sein d’une organisation: les contrats à durée déterminée. En effet, les embauches se font généralement en contrat à durée déterminée de 6 à 12 mois, renouvelable.

En dépit de toutes ces difficultés, de nombreux diplômés de l’enseignement supérieur souhaitent travailler pour une organisation internationale. La fascination qu’exerce ce type d’institutions s’explique notamment par la perspective de coopérer à l’élaboration de solutions pour répondre aux défis mondiaux et d’exercer une influence positive sur la marche du monde. Une autre source de motivation réside dans la diversité culturelle du personnel de ces organisations – ses membres viennent effectivement du monde entier. La possibilité de collaborer avec des personnes d’horizons culturels très divers est une expérience très enrichissante – tout comme la participation à des missions de terrain.

Pour réaliser ce souhait et acquérir les expériences professionnelles requises, il existe cependant d’autres possibilités qu’un stage non rémunéré dans une organisation internationale. La Suisse compte sur son territoire quelque 240 ONG œuvrant dans les domaines les plus divers. Ces organisations constituent une alternative tout à fait valable et pertinente, car leurs activités sont souvent très proches de celles des organisations internationales. Selon la filière d’études suivie, il est également possible d’acquérir les expériences professionnelles requises dans le secteur privé, afin d’intégrer plus tard une organisation internationale. Le cas échéant, il faut cependant veiller à enrichir son parcours professionnel par une expérience à l’étranger et à se familiariser avec le fonctionnement de grandes entités administratives. Un stage dans une unité de l’administration fédérale, comme le DFAE, permet aussi d’accumuler les expériences spécialisées que requiert un emploi dans une organisation internationale et de se familiariser avec les rouages de ce type d’institutions.

La Suisse étant depuis longtemps sous-représentée dans les organisations internationales en termes d’effectifs, par rapport à l’importance de ses contributions financières, le Conseil fédéral a élaboré une stratégie visant à promouvoir la présence de Suissesses et de Suisses dans les organisations internationales. Plusieurs mesures ont été arrêtées pour mettre en œuvre cette stratégie: d’une part, la Suisse finance entre 10 et 15 postes de Junior Professional Officer (JPO) par an. Il s’agit de postes de début de carrière de niveau P2 dans différentes agences de l’ONU, à pourvoir pour une durée limitée de 2 à 3 ans, au siège de ces organisations ou sur le terrain. D’autre part, des financements sont accordés pour une dizaine de missions d’une année effectuées dans des pays en développement en qualité de Volontaires des Nations Unies (UN Volunteers), une excellente occasion d’acquérir de premières expériences dans un contexte international. Les programmes de gestion de la relève financés par le DFAE sont réservés aux ressortissantes et ressortissants suisses. Par ailleurs, les représentations permanentes de la Suisse auprès des organisations internationales à Genève, New York et Vienne soutiennent, notamment par le biais de leurs canaux diplomatiques, les candidatures suisses à des postes importants au sein de l’ONU (à partir du niveau P5).

 

 


 

International Career Day

Une fois par an, le DFAE organise en outre l‘International Career Day (ICD), salon consacré aux emplois dans les organisations internationales. L’édition de cette année aura lieu le jeudi 29 mars au Palais de Beaulieu, où 35 organisations internationales se présenteront. L’ICD doit servir de plateforme de rencontre entre les étudiants et jeunes professionnels et les organisations internationales. Ces dernières exposeront leurs activités et leur mode de fonctionnement ainsi que leurs modalités de recrutement et possibilités d’emploi, lors d’échanges avec les visiteurs des stands ou à la faveur de présentations. Ce salon offre à toutes les personnes qui s’intéressent à une carrière internationale une occasion unique de s’informer sur place et de discuter avec les représentants des organisations présentes.