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Ces étudiants qui s'engagent...

Pour en faire un peu plus que métro-amphi-dodo

Ça s’agite aux quatre coins du globe: entre conflits civils, funestes épidémies et crash aériens, la presse internationale relate une actualité sanglante sur fond de deuil et de précarité. Les médias dénoncent et condamnent, brandissent ces crises complexes et chaotiques sous notre regard impuissant en nourrissant une indignation mêlée de frustration qui nous pose en spectateur démuni de ce désastre mondial.

La misère conquiert une telle ampleur qu’elle semble irrévocable, et toute action apparaît vaine et insignifiante. Mais quand une large majorité baisse les bras et détourne un regard  fataliste, quelques résistants luttent contre l’amertume ambiante, s’attelant à promouvoir l’entraide et la solidarité pour endiguer la pandémie de désespoir… Un activisme historiquement très implanté dans les milieux estudiantins où l’élan de la jeunesse peut s’appuyer sur l’énergie de la collectivité. Les associations germent dans les couloirs des hautes écoles, exhalant un parfum fraternel de cohésion et de charité, une légère note d’utopie, pour dessiner les valeurs de demain. Petite incursion dans les coulisses de ces organes d’entraide où les étudiants se posent en bâtisseurs d’idéaux.

L’exemple de Neuchâtel:
Un sourire esquissé timidement sur les lèvres de nombreux téléspectateurs romands qui découvrent, au soir du 14 juin dernier, le combat d’une poignée d’étudiants pour l’alphabétisation des requérants d’asile. La RTS (Radio Télévision Suisse) proposait alors, en conclusion de son journal, le portrait de cette jeunesse engagée qui s’investit au sein du GESEPI (Groupement Étudiant Suisse d’Enseignement aux Personnes Incarcérées), pour l’intégration des réfugiés en leur inculquant les notions linguistiques indispensables à leur autonomie sur notre territoire (vidéo disponible sur le site Internet de la RTS). En marge de cette action ciblée sur les difficultés migratoires, l’association supervise des projets en milieu carcéral. Elle vise le maintien d’un lien entre les établissements pénitentiaires et le monde extérieur par le partage du savoir. Son action réunit, sous la bannière de la culture, des étudiants bénévoles qui fréquentent régulièrement les centres de détention pour mettre en place des activités avec les prisonniers autour de thématiques diverses et variées. Ces échanges contribuent par ailleurs à la sensibilisation du public à la problématique carcérale.

Un engagement plus répandu qu’il n’y parait si l’on sonde les campus en quête de ces universitaires qui consacrent un peu de temps et d’énergie à la communauté. Toujours à Neuchâtel, de nombreux étudiants de l’UNINE (Université de Neuchâtel) se mobilisent pour une société plus verte, en condamnant notamment le gaspillage général des denrées comestibles, engendré par nos modes de consommation et de production actuels.

En 2012, Ils créent l’Alternative Etudiante Durable (AED), pour concrétiser un projet de revalorisation de produits alimentaires. Proposé initialement par les membres du GREEN (Groupe des Étudiants en Ethnologie de Neuchâtel). L’initiative prévoyait la redistribution sur les campus de stocks de nourriture récupérée auprès de grands distributeurs. Ils ont depuis mis en place un réseau de membres et de partenaires qui soutiennent leurs actions de façon systématique et multiplient les interventions (conférences, ateliers, marchés gratuits…) pour répondre à la problématique du développement durable tout en sensibilisant le public à la question de la précarité estudiantine.

Et ailleurs?
D’autres étudiants issus de différentes facultés se mobilisent ponctuellement pour des causes diverses, à l’instar des membres de l’AEMG (Association des Étudiants en Médecine de Genève) qui consacrent une belle énergie aux campagnes de don du sang et explosent à chaque édition les registres de donneurs.

On se souviendra par ailleurs de la fructueuse collecte de fonds de l’association Save-It en 2010, fondée sur l’initiative de deux gymnasiens nyonnais pour venir en aide aux victimes du séisme d’Haïti.

À Lausanne, la page Internet de l’UNIL nous décrit l’association de la PEL’ (Association Permaculture Estudiantine de Lausanne) et sa contribution au développement durable via son action «Permaculture». Cette dernière appelle à la préservation des ressources naturelles, humaines, et sociales, au moyen de différentes activités. Outre la mise en place d’un jardin potager biologique au sein du campus, elle organise régulièrement des vide-greniers en parallèle de son concept de «La partagère» (étagère commune où chacun peut déposer/emporter des objets inutilisés). Elle accueille, entre autre, un marché du terroir hebdomadaire sur son périmètre.

Citons encore les chantiers du NEUF (Nachhaltige Entwicklung Universität Freiburg) qui divise ses effectifs en groupes de travail rattachés à différents projets écologiques, de l’implantation de gobelets réutilisables pour le café à la promotion de la bicyclette sur le campus dans un concept de mobilité douce.

Des démarches fortes qui illustrent l’intelligente cohésion de ces étudiants de tous horizons qui agissent et s’engagent pour une société plus belle. On applaudit leur combat et leur généreuse détermination, ils sont les ambassadeurs d’une humanité noble, altruiste et solidaire.