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Travailler en chansons ou dans le calme?

En avant la musique!

8h30 du matin, première semaine de révisions intensives pré-examens: J’entre dans la salle d’études. Je m’installe, démarre l’ordinateur, ouvre mon compte Youtube et… Stop !

 


Est-ce une bonne idée?

Penses-tu que j’ai vraiment besoin de cette incroyable playlist pour m’aider à travailler? Ou est-ce que mon sympathique fond musical va se transformer en nouvelle distraction 2.0, en plus de Facebook (dont les alertes clignotent déjà sur le téléphone) ?

 

Les avantages me sautent aux yeux!

  •  Je dois commencer par t’avouer que ce matin, si Eminem n’avait pas été là pour me dire de me bouger un peu, de juste lâcher ce café géant et de commencer à rédiger ma dissertation fi nale (également nommée « boss ultime de la-brancheque- personne-n-aime »), je ne l’aurais peut-être jamais fait. Le potentiel de motivation du rap et du hip hop ne peut être ignoré ! Il est bien trop précieux pour être gaspillé.
  •  Grâce à ce nouvel album d’électro minimale, je vais aussi pouvoir me couper tellement facilement des bavardages de ces premières années qui squattent la rangée derrière moi. Leurs discussions se perdront entre les basses. Et si j’essayais d’étudier à la maison, cela réussirait d’une manière tout aussi effi - cace à faire taire l’entier de ma famille qui se promène à côté de ma table de travail ! Ou, en tout cas, à m’en donner l’illusion…
  • Le temps passe tellement plus rapidement avec le dernier album de Sia. Personne n’aurait parié sur ma réussite à fi nir cet article concernant les nuances régionales en linguistique romanche. Le désespoir se lisait dans mes yeux à la simple lecture du titre. Mais, contre toute attente, en fredonnant « Chandelier », les mots ont défi lé plus rapidement que d’habitude. Je peux défi nitivement ranger ces papiers dans le dossier « Articles ennuyeux à mourir mais lus envers et contre tout ».
  •  Mais je suis rapidement passé à la musique classique, plus particulièrement Vivaldi. Après une heure d’un énervement certain en face de problèmes de statistiques absolument irréalisables, c’est probablement l’unique moyen de me calmer…

 

Malheureusement, il y a aussi des inconvénients...

  • Peut-être que tu fais parti de ces personnes prévoyantes qui enregistrent des listes de lecture adaptées aux activités de la journée, mais ce n’est pas mon cas. Il faudrait d’abord avoir un programme pour faire cela, c’est quand même beaucoup me demander. Trouver LA playlist de rêve est déjà une épreuve en soi, cela demande de sérieuses recherches ! Et parfois, on fait même l’horrible erreur de demander à ses camarades de torture : « Tu n’aurais pas un bon son à recommander ? » C’est une bévue que je ne commettrais plus. Car il faut quand même compter une demi-heure à une heure et demi d’écoute et de tri selon le nombre d’étudiants qui t’entourent et saisissent rapidement l’opportunité de cette nouvelle distraction !
  • Et il est tellement facile de se laisser emporter. Qui ne s’est jamais retrouvé à chanter en même temps que son chanteur préféré, avant de réaliser que la bibliothèque est bien trop silencieuse pour se permettre de telles fantaisies ? Parce que je plaide coupable.
  • Il est d’ailleurs tout aussi dangereux de travailler sur des tempos trop rapides ! Tu pourrais te retrouver, en milieu d’aprèsmidi, un mardi en plein hiver, avec l’irrésistible envie de sortir le soir même, suite à l’écoute malencontreuse de la playlist offi cielle de Tomorrowland.

 

Mon expérience personnelle m’a juste enseigné qu’il faut parfois apprendre à se restreindre. Si c’est mission impos- sible d’apprendre des listes de dates concernant la couronne d’Angleterre, tout en écoutant un album de Skrillex, il est par contre tout à fait raisonnable de lancer un mix de Kygo en même temps que l’on commence la lecture d’une pièce de théâtre.

Et écrire dans l’ambiance « silence uniquement rythmé par les bruits du clavier » a été positivement testé par la rédaction de cet article.