dossiers

L'écotudiant

Ou comment voir la vie en vert

«Il s'affirme sur les campus une lente mais certaine prise de conscience écologique de la part des étudiants, même s'il convient de rester vigilant et de persister dans la promotion du respect de la nature et des infrastructures.»

Ce constat général tiré par les autorités logistiques des universités vient confirmer la tendance «verte» qui a cours dans l'ensemble de la société. Reste que d'après Laurent Thurnheer, fondateur de Summit Foundation qui défend la nature suisse, l'étudiant moyen peine à passer de la théorie aux actes. Qu'en serait-il alors d'un élève modèle en la matière? Récit d'une journée garnie de petits gestes écolos.

C'est dans un pyjama 100% chanvre bio que se réveille notre champion. Après une douche Kyoto-compatible de deux minutes top chrono, assortie d'un gel douche biodégradable, il se sustente de denrées locales et de saison. Propre en ordre, ce n'est qu'une fois la totalité des lumières et des appareils électriques éteints que mister écolo part sur son vélo. Sur son dos, une besace stylée en matériaux recyclés mariée à des fringues de deuxième main.

À l'université tout comme chez lui, il se sent co-responsable de la propreté du site. Altruiste, notre éco-étudiant trie ses déchets autant qu'il vient en aide aux malheureux qui - dans un moment d'inattention - laissent tomber leurs vieux chewing gums et autres ordures. Perdu dans une grande étendue, son écobox lui assure une politique zéro mégot tout comme son petit sac en toile durable peut faire office de poubelle à tout moment. En cours, il met en cause la pertinence de systématiquement distribuer des milliers de polycopiés alors que les tablettes multimédias et les ordinateurs portables fleurissent sur les tables. Mais l'écotudiant ne se veut pas un empêcheur de tourner en rond. Il ne cherche qu'à servir et faire plaisir.

En accord avec la vie de bohème, le nouveau lifestyle estudiantin constituera peut-être un cool retour à Woodstock. À cette fin, nous dit Laurent Thurnheer, il ne reste plus qu'aux étudiants à se départir de leur propension maladive à la surconsommation. Car s'il suffit d'un «clic pour l'environnement», beaucoup ont encore le doigt englué dans le béton.