J'ai testé pour vous...

Le kayak à l'uni

Jeudi 11 mai 17h, il est l’heure de partir à mon premier cours de kayak. A la base, l’eau et moi, ça fait deux: je suis aquaphobe! Mais ma coloc suisse allemande m’a convaincue: «Tu verras, sillonner la Sarine en solitaire entre ciel et terre, c’est wunderbar!». Ben pour l’instant, le ciel est plutôt gris (le thermomètre affiche 10 degrés au compteur en ce doux mois de mai). Et la terre est sombre très sombre, en raison des immondices jonchant les rives du Röstigraben.

La première leçon consiste en une initiation à la pratique du kayak auf Tütsch bien évidemment vu que je suis la seule Welsch du groupe. Après une explication sommaire sur le maniement du kayak et les premiers secours à donner en cas de noyade, que vogue la galère. Je me retrouve prise dans un tourbillon alors que les autres restent à quai. Mais heureusement, le professeur vient à ma rescousse en me disant: «il faut ramer!» Et oui, on rame, on rame…

Essayé pas pu!

Jeudi 18 mai 17h, l’heure de partir à mon deuxième cours de kayak. «Tu verras, sillonner la Sarine en solitaire entre ciel et terre, c’est…!»«Wunderbar, oui je sais!» Comme nous allons en «haute rive» cette fois, nous avons droit à un gilet de sauvetage. Pas très rassurant tout ça. «No stress, depuis que nous offrons ce cours aux étudiants de l’université, aucun mort n’est à déplorer», m’informe le professeur. Pas le temps de dire ouf que plouf, je me retrouve bec dans l’eau comme les canards. Mon kayak a chaviré. Trempée jusqu’au cou, je rends mes armes (ou plutôt mes rames) et cesse le combat contre les éléments. En plus, il pleut. Je regagne la rive, histoire d’aller me doucher et me changer. Pas envie d’attraper une broncho par les temps qui courent.

Ma dernière heure

Jeudi 25 mai 17h, l’heure de partir à mon troisième et ultime (oh libération!) cours de kayak. «Tu verras, sillonner la Sarine en solitaire entre ciel et…» «Terre. C’est wunderbar, oui je connais la chanson!». Au programme de la journée, gravir un pont et rejoindre la Sarine deux mètres plus bas à la barre de notre kayak. J’ai oublié de préciser qu’en plus d’être aquaphobe, j’ai aussi peur du vide. Une angoisse terrible m’envahit. Je tremble de tous les côtés. A la vue de l’eau en contrebas, j’ai un haut le cœur. L’enseignant me pousse. Je vois ma vie défiler. Une lumière. Serait-ce le paradis? Lorsque j’ouvre les yeux, je me retrouve au milieu d’une longue étendue verdâtre. La Sarine. Youpie, j’ai survécu. Dans sa chute, ma coloc, elle, a été  éjectée de son kayak. Telle une baleine échouée, nous la retrouvons sur la plage abandonnée, plus polluée que la marée noire. Elle avait raison, le tableau est vraiment wunderbar!